Projection du film « Les Rascals » de J. LAPORAL-TRESOR au Cinéstar dans le cadre du festival Black History Month. 03/02/2023

Ce vendredi 3 Février au Cinéstar des Abymes, près de 150 élèves ont eu la chance de pouvoir visionner le film « Les rascals », en présence de leur enseignant accompagnateur. La séance s’est ensuite poursuivie par des échanges entre les élèves et le réalisateur en Visio. Des questions percutantes de nos jeunes sur les métiers du cinéma, les questions techniques sur la réalisation même du film (tournage, montage), et sur les réflexions posées par ce film, abordant des thèmes profonds et délicats. Le public a notamment échangé sur le racisme subi par les antillais arrivant dans l’Hexagone dans les années 80. Comment ils ont vécu une certaine histoire de la France. Et comment ils ont vécu une certaine expérience du racisme ordinaire et l’intégration au pays, en même temps que la montée des skinheads. Ce film, interdit au moins de 12 ans, est perturbant de vérités. Il bouscule notre regard sur la société et nous questionne fondamentalement.

Mme V. PROCIDA, enseignante au collège R. Samuel s’exprime sur cette venue à la projection avec ses élèves  : «Ce genre de démarche revêt un objectif double. Le 1er est celui de permettre l’ouverture culturelle de élèves, qui bien souvent ont encore du mal à accéder à ce type d’offres pour des raisons liées aux ressources familiales mais également par manque d’intérêt. Le second objectif réside dans la possibilité d’échanger avec le réalisateur, principal médiateur de la production. Une opportunité inégalable qui aide au décryptage et à la construction de l’esprit critique des élèves. Les thématiques ont recueilli toute leur attention. Le film a pu mettre en relief l’existence des gangs et singulièrement des skinheads, que les élèves méconnaissaient.»

Jimmy LAPORAL, le réalisateur, précise: «La réflexion majeure du film est «Peut-on se faire justice soi-même ?». Pour moi, le constat est sans appel. Cela débouche sur une impasse, individuelle et sociétale.». Cette thématique a été travaillée en amont et en aval par les élèves, afin de mieux prendre conscience de sa profondeur et de ses conséquences.

Premier réalisateur antillais à avoir été nommé aux oscars l’an passé, Jimmy Laporal avoue avoir cette appétence pour transmettre aux jeunes cette passion et ses compétences dans le domaine. Il aurait aimé dans son enfance pouvoir bénéficier de ce type de manifestations, visionner des films et échanger avec les protagonistes du cinéma (réalisateurs, producteurs, techniciens …). Il veut aujourd’hui servir d’exemple dans le milieu et espère pouvoir éveiller et stimuler certains jeunes qui voudraient se lancer dans cet univers, plutôt fermé de prime abord. Son souhait est aussi de faire en sorte que la culture antillaise soit plus visible et connue, par ce public scolaire, mais aussi chez les plus grands. Il y a encore selon lui trop peu d’exemples de cinéastes guadeloupéens reconnus, à échelle nationale et au-delà. Les choses évoluent peu à peu et il nous faut davantage informer et sensibiliser nos jeunes à cette Culture et cet environnement, avec plus de médiatisation, de transmission, et d’échanges tels que ceux partagés aujourd’hui.

Cliquez ICI pour visionner la bande annonce du film

 

 

Étaient présents les élèves du Collège Richard Samuel (Gourbeyre), du Collège Guenette (Moule), et du Collège Aurélie Lambourde (Les Abymes). On déplore l’absence des 3 établissements initialement prévus, suite à des imprévus liés au mouvement de grève.

Nous remercions infiniment toute l’équipe du Cinéstar et sa directrice Christelle Galou Théophile pour l’accueil qui nous a été offert. La salle avait été préparée comme à chaque fois pour nos manifestations ainsi que toute la logistique pour permettre la visio avec le réalisateur. Merci de permettre ces événements culturels avec notre public scolaire.

 

Un grand merci également au réalisateur J. Laporal pour sa disponibilité, ces échanges, son engagement, et évidemment pour son travail. On lui souhaite une belle continuation et attendons avec impatience ses prochaines réalisations.

Caroline TOURNEBISE, DRAAC Guadeloupe