Mme Prophète entourée des élèves
La cérémonie de remise du prix Carbet des Lycéens 2022 s’est déroulée, ce vendredi 20 mai 2022, à Petit-Bourg en Guadeloupe. C’est l’écrivaine haïtienne, Emmelie Prophète qui a été l’heureuse élue de cette distinction cette année pour son roman paru en 2021 aux éditions Mémoires d’encrier « Les villages de Dieu ».
L’auteure prolifique, Emmelie Prophète a officiellement reçu le Prix Carbet des Lycéens, tôt ce vendredi, en présence de plusieurs personnalités dont le Maire de Petit Bourg, David Nébor, le Consul d’Haïti, Carl Edouard Saint-Rémi et de certains membres du Grand Jury des Lycéens. Des délégations d’élèves venues de Cayenne, de Saint Laurent, de Saint Martin, de Fort de France et de plusieurs communes de la Guadeloupe ont également fait le déplacement à cette cérémonie.
Sous la direction de l’enseignante Raymonde Pater Torin, le grand jury de lycéens a donné son verdict lors d’une réunion tenue en visioconférence lundi 4 avril dernier, et a finalement attribué le prix Carbet des Lycéens 2022 à cette femme de lettres pour son roman « Les Villages de Dieu ». L’oeuvre a été choisie parmi environ une quinzaine de livres en lice lors de cette 21e édition dans laquelle deux haïtiens, Lyonel Trouillot et Emmelie Prophète figuraient parmi les finalistes.
Crée en 1999, le Prix Carbet des Lycéens, décerné par un jury composé d’élèves de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Martinique valorise la littérature caribéenne dans les lycées et écoles dans le but d’inciter à connaître l’histoire de la Caraïbe. Parallèlement, Emmelie Prophète, écrivaine, journaliste et actuelle ministre de la culture et de la communication en Haïti rejoint un panthéon où figurent des érudits de la littérature notamment l’académicien Dany Laferrière (2001), Edwidge Danticat (2010) et Gisèle Pineau (2011).
Ensemble des propos ci-dessus recueillis sur le journal “Le Nouvelliste”.
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Ce prix Carbet des lycéens est organisé entre autre par l’association” Art lycéens”. L’enjeu est de faire lire des œuvres de la Caraïbe à de jeunes élèves, en Martinique, Guadeloupe, et Guyane. Ce sont généralement des élèves de secondes, mais le projet peut s’étendre aux classes de 1eres et BTS. Le prix est toujours l’œuvre d’un artiste guadeloupéen, et cela depuis 22 ans. A côté de cet aspect lecture, un concours de critique est également organisé. Tout élève inscrit en lycée peut écrire une critique sur un des ouvrages. En dernier lieu, il y a enfin un concours d’affiche, qui fait la publication du Prix Carbet des lycéens.
Nul doute que cette matinée ait apporté beaucoup de satisfaction et de joie à notre jeunesse caribéenne, en présence de si nombreuses personnalités. Alternance entre performances de certains élèves en chant, en danse, ou en théâtre, remise du prix à Mme Prophète, remerciements du Maire de Petit Bourg, et même quelques morceaux joués en live par le musicien Loïc Emboulé et son groupe Niiuka qui a véritablement ambiancé tout le public. Une formidable matinée, rythmée de cultures et d’arts.
Loîc Emboulé a séduit cette jeunesse
Sanmyiel, artiste plasticien, réalisateur des œuvres offertes aujourd’hui : “Cette manifestation est exactement ce dont nous avons besoin, pour que la vie se perpétue et aille dans le bon sens. Nous avons souvent tendance à mettre l’art comme un accessoire alors que c’est le fondamental et la base de notre humanité. Le récit de la création est elle même une œuvre d’art, dont nous faisons partie. C’est donc fondamental pour notre jeunesse de participer à ces évènements, et nous devrions chercher à les étendre.”
Mme Emmilie PROPHETE : “Très émue et très heureuse d’être ici. Très honorée d’avoir remporté le prix Carbet des Lycéens, prix important où le jury est constitué de lycéens, qui n’ont pas encore de préjugés comme celles et ceux qui ont déjà traversé la vie. C’est donc un prix sincère. Ce sont des lycéens de différentes îles, et cela fait parler les îles entre elles, anglophones, créolophones, et francophones. J’ai tenu à faire le déplacement quoiqu’il ait été un petit peu chaotique avec 12h pour rejoindre la Guadeloupe d’Haïti. Mais cela valait le coup, pour sentir et toucher cette belle énergie et cette belle organisation. Tout ce jury et toute cette générosité est un plaisir, y compris cette passion et cet amour vrai de la Littérature, du bien-dire, du bien-raconter, de ce qui parle aux cœurs et aux âmes. J’apporte l’amitié et l’affection d’Haïti, notre Histoire, et notre talent. Vraiment fière d’avoir remporté ce prix et je mesure l’importance et l’enjeu de ce qui ce joue aujourd’hui pour moi comme écrivaine caribéenne. C’est une consécration.”
Article et photos Caroline Tournebise, DAAC Guadeloupe
