Le 14 et 16 Décembre dernier, la classe S2TMD du lycée Carnot a participé à 2 journées d’intégration et de formation autour du ka, pour apprendre à « konyé, chanté, dansé » et tenter d’en saisir l’essence. Cette masterclass a permis à cette section artistique regroupant 3 spécialités (danse, théâtre, et musique) de côtoyer pleinement les différentes composantes du gwoka, le tout dans un esprit de solidarité et d’apprentissage sur soi et sur autrui.
Les intervenants de l’association Indestwas Ka ont confronté cette jeunesse aux composantes du Gwaka, dans sa dimension technique, didactique, et culturelle. Frantz et André Boussillon, Sébastien Delos, Lisa Dahomé, Lucina Lipo, Jean-Pierre Phipps, et Charles Rizet ont ainsi transmis leur passion et leurs savoirs-faires acquis au fil des années.
Les élèves ont navigué sur différents ateliers collectifs au cours de ces 2 jours intenses, et ont clôturé leur formation avec un formidable Léwoz pour une restitution et une expérience optimales. Toutes les meilleures énergies étaient visiblement et incontestablement réunies. Une ambiance chaleureuse et enflammée où chacun a pu s’exprimer et se dépasser. Les vibrations ont résonné dans chacun des participants . Un moment de partage intense où assurément la philosophie Gwoka a coulé dans les veines de cette belle jeunesse guadeloupéenne.
Outre le fait de découvrir pour certains et approfondir pour d’autres les composantes du gwoka, l’enjeu était aussi de prendre conscience de sa richesse et de sa profondeur, véritable reflet du patrimoine guadeloupéen que les jeunes artistes doivent s’approprier et sublimer.
Témoignages :
Lucina Lipo, professeur de danse : « nous transmettons aujourd’hui notre culture. Nous apprenons aux élèves les 7 rythmes et le sentiment qu’il représente. Nous cherchons une cohésion entre les chanteurs, les danseurs, et les musiciens. C’est un vrai challenge pour nous et nous sommes ravis de voir que les élèves soient contents et s’adaptent à ce que nous leur transmettons. J’enseigne plus que des pas de danse, je partage ce que je ressens et ce que nous avons dans l’âme. »
Edith Broussillon, présidente de l’association Indestwas Ka : « Je n’ai jamais vu des jeunes danseurs autant investis dans ce qu’ils font. C’est un honneur pour nous de transmettre le patrimoine. En 2 jours, c’est bluffant de voir ce que ces jeunes sont capables de faire. Je crois que c’est parce que le gwoka leur appartient au delà du conscient. On a fait ressurgir des choses enfouies en eux. »
Hubert Petit-Phar, en charge de la danse au lycée Carnot. « Nous avons à cœur de travailler sur le patrimoine et la culture caribéenne. Nous avons proposé ce stage en introduisant les 3 vecteurs essentiels que sont le corps, la voix, et la musique. Les élèves vont connaître un peu plus leurs traditions, dans un cadre différent. C’est un enrichissement certain pour les 3 niveaux de classe de ce groupe S2TMD ».
Christine Chalcol, professeure agrégée de musique et professeure principale de la S2TMD : « J’ai toujours été attirée par ce groupe Indestwas, pour ce qu’ils dégagent, leur fierté dans la culture gwoka, et leur savoir-faire. Mes collègues ont de suite adhérer à ce projet de masterclass, convaincu de l’enrichissement que ça apporterait à nos élèves. C’était l’occasion de réunir tous les élèves, musique, théâtre, et danse, sur une même manifestation, et de faire alliance pour se sentir un grand groupe. C’est un temps où les jeunes peuvent se frotter et maîtriser un pan de leur patrimoine. Les adultes de Indestwas Ka ont été charmé par la solidarité de ces jeunes et ont passé un super moment. »